Arthur BAUR, en Chine...

En route pour l'Extrême-Orient (1934).

 

Le Porthos à l'entrée du canal de Suez
Le "Porthos", à l'entrée du canal de Suez
Débarquement à Shanghaï
Débarquement à Shanghaï

 

 

 Des escales étaient prévues à Port-Saïd, Colombo, Singapour et Saïgon pour "faire du charbon". En tout, le voyage durait 35 jours. Actuellement, l'avion de Zurich à Manille couvre la distance en 16 heures.

Au terme de ce premier voyage, A. Baur écrit: "Shanghaï est une ville cosmopolite, un mélange de richesse et de pauvreté. L'organisation de l'église catholique y était impressionnante. Les Jésuites de Paris avaient doté la ville d'une université et d'un grand hôpital. Une centaine de missionnaires de différentes nations y étudiaient la théologie."

En 1941, A. Baur reviendra à Shanghaï pour faire les mêmes études et être ordonné prêtre le 7 juin 1944.

 

 

 Etudiant à Sienhsien

 

A. Baur à droite Une vue de Taming-fou en 1930

 

Carte de la mission

 

 

 

 Aperçu géographique :

La mission de Sienhsien s'étalait en un long ruban de 420 km très découpé et séparé en deux tronçons.

Le territoire était isolé de toutes les grandes voies de communications et des grands centres. Les plus importants chemins de fer de Chine couraient le long des frontières sauf un qui traversait une protubérance du territoire de la mission.

En revanche, elle possédait deux fleuves navigables, sans parler du terrible Fleuve Jaune: le Chahi et le Wei-ho. Le Chahi, dans le nord est une grande voie de commerce, mais il fallait payer cher ses bienfaits: gelé en hiver, desséché au printemps, il débordait en été, et parfois, ouvrant ses berges sous de terribles poussées, il noyait les moissons et affamait le pays.

Enfin, au sud, sur une longueur de 60 km, c'est le terrible Fleuve Jaune, qui périodiquement inondait les districts méridionaux et qu'il était difficile d'endiguer.

 

 

 

 Scènes de la vie courante vers 1930

 

Des forgerons ambulants Le marchand de toile
Des forgerons ambulants Le marchand de toile

 

Situation économique :

D'un bout à l'autre de la mission, c'est une immense plaine d'alluvions, gâtée çà et là par des plaques de salpêtre, mais au demeurant, l'un des terrains les plus fertiles qui soient. L'on y faisait normalement deux récoltes par an: en juin , celle du blé; en automne, celle des autres céréales: millet, maïs, fèves, etc...Le sorgho et le coton se récoltaient aussi en automne, mais à condition de ne pas faire de récolte de blé en juin sur les mêmes terrains.

Dans le nord, il n'y avait presque pas d'industrie. Mais dans les villages du midi, on voyait partout les femmes, filles et garçons, accroupis sur leurs talons, tressant de la paille de blé. De ces tresses, on fera ensuite des nattes, corbeilles et surtout des chapeaux. L'article était fin, joli et de bonne vente; une partie était exportée.

Le district de Peng-tcheng , dans le sud, était tout à fait industriel; il fournissait toute la mission en poteries, surtout de ces bols, si nombreux et si nécessaires, qui tiennent lieu d'assiettes aux Chinois. Il y avait 300 fours et 20 000 ouvriers autour de Peng-tcheng. Les fours, cylindriques à la base, coniques ou arrondis au sommet, faisaient 10 mètres de haut et 8 de diamètre, et présentaient un peu l'aspect d'une mosquée. La cuisson durait huit jours et l'on brûlait de 50 à 60 tonnes de charbon par four. De tous côtés, c'étaient d'interminables files de porteurs et de brouettes, qui apportaient pierres et charbons et évacuaient les poteries.

Reste une dernière industrie: le travail du coton. Parmi les provinces de Chine, le Ho-peh était une des premières pour la culture du coton. Le coton recueilli, on le filait sur le pas des portes, on le tissait à domicile; on le teignait, soit avec l'indigo naturel du pays, soit avec l'indigo synthétique venu de l'étranger.

Expulsé de Chine

A.Baur, prisonnier des communistes

Photo : En captivité ( Arthur Baur, au fond)

 

Avec l'avènement d'un gouvernement communiste, la mission a été démantelée et les pères soumis à l'exil.

 

Carte de l'Extrême-Orient

...puis aux Philippines

 

Eglise de Cébu Cure de Cébu
L'église de Cébu en construction(1960)  La cure de Cébu

 

Quelques données :

Les Philippines sont un archipel montagneux et volcanique, allongé du nord au sud sur deux mille kilomètres. L'émiettement est très important: on compte plus de 7 000 îles aux formes contournées et bizarres, dont 2000 seulement sont habitées. Luzon et Mindanao sont les plus étendues et représentent 66% de la superficie du pays.

L'archipel compte une douzaine de volcans actifs dont le plus célèbre est le beau cône du Mayon (2421m) dans Luçon, et le plus redoutable, dans la même île, au milieu d'un lac, le Taal, qui connut, entre autres, deux éruptions meurtrières en 1911 et en 1965.

Situé sous les tropiques, le climat est donc chaud et humide avec des pluies très abondantes, notamment sur les versants montagneux. Enfin, l'archipel est particulièrement soumis aux typhons de juillet à novembre.

Population actuelle : 68 Millions d'habitants

Capitale : Manille

 

Sources :
"Gerbes Chinoises", rapport sur la mission de Sienhsien (1934) -
Correspondance du Père A. Baur --